Un jardin en permaculture
Après une première mise en place d’une lasagne expérimentale de permaculture au mois de juin 2015, après le passage à l’alimentation vivante en fin d’année, le printemps 2016 m’a donné envie de poursuivre cette approche et de commencer à m’occuper de l’aspect nourricier sur notre lieu de vie. Saviez-vous que la permaculture ne s’applique pas seulement au jardin, mais aussi aux relations humaines, à la gestion d’une entreprise, … je n’ai pas encore approfondie le sujet, pour l’instant, c’est le jardin qui est en point de mire.
Visite à la Pâture es Chênes
L’année dernière, nous avions tout simplement entassé du foin et de la paille de lin en une épaisseur d’environ 40 à 50 cm sur un rond de 8 m environ d’herbe. En fait nous en avions fait deux, mais le deuxième s’est très vite trouvé envahi par les fougères. Je vous en parlerai plus tard.
Lorsque j’ai suivi le MOOC de Colibris sur la création des Oasis en début d’année, j’ai découvert le site de Sylvaine et Grégory, la Pâture es Chênes à Hénon. Grégory propose entre autres de l’aide pour la conception de jardins en permaculture et après retour d’un questionnaire sur mes attentes, rendez-vous est pris pour la semaine suivante. Le 22 mars, lors de la semaine sans pesticides, nous nous arrêtons au passage pour visiter le jardin de la Pâture es Chênes. J’en suis ravie, c’est une profusion incroyable de légumes et fruitiers qui se retrouvent sur un petit espace, sauvage et encadré en même temps. des allées qui passent au gré des utilisateurs, une champignonnière dans les genêts, des haies de fagots, …
Lors du rendez-vous ici, Grégory a parcouru avec nous pendant une demie-journée nos différents espaces extérieurs, un verger envahi par la forêt, l’espace jeux des enfants, notre tentative de jardin mandala, … Il nous a déjà donné de précieux conseils pour commencer. La tondeuse a été transformée pour ne pas hacher fin l’herbe et la laisser sur place, mais pour l’éjecter sur le côté et pouvoir la ramasser. Les arbres fruitiers ont reçu une première couche de tonte au pied, les framboisiers ont été désherbés, …
Le projet pour La Ville Heleuc
Puis sont arrivés enfin le plan et la liste des fruitiers de Grégory :
Et voilà, il n’y a plus qu’à s’y mettre. A mon grand étonnement, cela me fait vraiment plaisir de me retrouver dehors, de planter – j’ai fait une première tentative de fraisiers, de salades et de chou-raves dans le grand rond (celui qui se trouve en haut sur le dessin). Après mis en place d’un chemin pour le traverser en forme de courbes, il a été baptisé par Ninon le yin-yang jardin.
Au pied du gingko biloba l’herbe se couvre peu à peu de cartons, de tonte de gazon et de paille de lin. Ici les plantations vont commencer seulement en automne, ou alors au printemps prochain…
Michel s’est pris au jeu et a commencé à labourer l’emplacement du nouveau verger pour y semer une pelouse de luzerne. Il ne s’arrête pas là, mais enchaine avec une deuxième surface aussi grande que la première pour semer la phacélie pour nourrir ses abeilles.
Rencontre avec deux mulots lors du désherbage du magnolia près de l’aire de jeux.
Il n’y a plus qu’à faire le choix des plantes, les acheter et définir où les planter.
Le yin-yang jardin
Les premiers arbustes ont été planté sur ce rond de terrain couvert de paille l’année dernière. Le désherbage se fait très facilement et je découvre même quelques petites pommes de terre que nous avions mis sous la paille au début du mois de juillet 2015.
Au centre du rond, un des deux ragouminiers trouvera sa place. il sera entouré d’un amélanchier, un chèvrefeuille, un cassissier, un groseille à maquereau et un caseiller. Lorsque les fleurs du camélia au pied de la tour tombent, je les récupère pour un paillage rouge au pied des arbustes.
D’ici un mois, les fraisiers et salades trouveront probablement la compagnie de petits-pois, courgettes, courges, …
Les framboisiers
Les autres arbustes devront patienter encore un peu, pour l’instant c’est le tour des framboisiers qui vont être plantés le long de la route. Pour commencer la première couche d’herbe est décapée à la minipelle et retournée au bord du talus de la route. Ensuite des branches sont plantés en terre pour former la structure de la haie de fagots et d’autres branches posées dans la structure.
Rentrent alors en action les deux guérilus qui ont complétés mon équipement de parfaite jardinière en permaculture. Ce sera surtout la trois-dents, beaucoup plus maniable dans ce terrain qui a dû voir son dernier jardin il y a près d’un siècle – cette parcelle s’appelait « le courtil de la rue ». Les pierres et racines rencontrées rendent difficile l’utilisation de la cinq-dents. Au fur et à mesure que la terre s’aère du fumier de cheval composté est ajouté et des framboisiers remontants plantés. La terre est ensuite couverte de tonte d’herbe, puis de copeaux. Sur le dernier bout je rajoute même du carton – tellement il y a de racines dans la terre, que je crains le pire pour mes arbustes.
Il me faudra une petite semaine (du 13 au 19 avril) pour arriver jusqu’au bout de la rangée. La haie n’est pas encore très fournie, mais elle va s’étoffer au fur et à mesure qu’il faudra tailler les arbres qui envahissent l’ancien verger. Je souhaite longue vie et beaucoup de fruits aux 20 framboisiers jaune et rouge de six variétés différentes qui vont bientôt se réjouir de la compagnie de fraisiers des bois récupérés au pied du pignon sud de la maison.
Le verger
Entretemps Michel a trouvé de la semence de luzerne bio et a préparé toute la parcelle prévue pour le nouveau verger avec le tracteur d’Yvon, notre voisin agriculteur. Nous avions défini la position des différents arbres en fonction de leur hauteur. Avec une corde, un mètre et des piquets nous nous rendons sur place le 13 avril pour définir la position de chaque arbre : distants de 5 mètres sur la ligne, deux lignes en quinconce.
La minipelle peut se mettre ensuite au travail pour creuser les trous. Il n’y a plus qu’à planter, arroser, et bichonner : couverture de tonte et de copeaux, tuteur, étiquettes, jolies pommes en bois et peut-être bientôt une guilde au pied …
Le potager perpétuel
Entretemps ma commande de légumes perpétuels vient d’arriver. J’ai choisi de les installer sous le chêne d’Amérique, en face de notre salon. L’herbe est à nouveau décapé par la minipelle. La haie de fagots ne va pas au bout de la planche ici, parce que à chacune de ses extrémité il y aura un chèvrefeuille comestible. Il ne s’agit pas d’une plante grimpante comme le chèvrefeuille commun, mais d’un arbuste à fruits – on le voit sur la photo avec une couverture de fleurs de camélia au pied.
Sur le devant de la planche se trouvent en deux lignes des oseilles-épinard, des choux de Daubenton, des chénopodes Bon-Henri, de la roquettes, des cives Saint Jacques, des oignons rocamboles, de la sarriette, de la menthe, de l’estragon et de l’aneth. De quoi compléter salades et jus à l’avenir.
Le chêne d’Amérique a été allégé hier d’une bonne centaine de kilos de bois mort, ce qui nous a permis de commencer à mettre en pratique la taille de transparence.
La suite …
Pour l’instant je soigne encore mon mal de dos – eh oui, j’ai trimbalé trop de brouettes de copeaux la semaine dernière pour offrir une couverture aux arbres de l’aire de jeux. Du coup j’ai dû rendre visite à mon chiropracteur, puis repos, repos, repos. Comme il faisait un peu moins beau c’était pas trop grave. Et la pluie a permis de remplir déjà les deux nouveaux récupérateurs d’eau de pluie installés par Michel, et qui permettront d’arroser par simple gravité avec un tuyau le verger et le jardin.
Super!!!On va manger des fruits bientôt!
Les fraises et les framboises étaient délicieuses !